S'assurer contre les risques, c'est bien

Une compagnie d'assurance a récemment lancé une vaste campagne de publicité en faveur d'une assurance contre les risques domestiques « qui causent deux fois plus de morts que les accidents de la route »¹.

Le message nous invite à prendre autant de soin pour les siens que pour sa voiture et à les « protéger » contre les dangers de la vie quotidienne. C'est tout à fait louable.

Prévenir les risques, c'est encore mieux

. Mais en quoi le fait de contracter une assurance protège-t-il de quoi que ce soit ? Si l'on veut vraiment protéger ses proches contre les dangers de la vie, ne convient-il, pas non seulement de les assurer, mais aussi de prendre toutes mesures pour écarter les risques d'accidents susceptibles de les blesser ou de les tuer.

Aurait-il été déplacé d'ajouter à ce message publicitaire des conseils pour justement éviter les causes d'accidents ? « attention aux échelles, aux risques d'incendie , aux produits toxiques, à la sécurité des baignoires et des piscines etc. »

Trop souvent, on se croit en sécurité parce que l'on est bien assuré. Sur la route comme à la maison, l'assurance tout risque ne dispense pas d'une politique active de prévention .

Des moyens disproportionnés

Cette campagne de publicité éclipse en intensité toutes celles orientées vers la prévention des accidents. Ce que nous déplorons ce n'est pas l'ampleur de cette campagne, c'est par comparaison, la rareté des messages de prévention des risques.

Nous savons que les assurances doivent investir 0,5% de leur chiffre d'affaire de la branche route en prévention routière. Par rapport à l'enjeu c'est totalement dérisoire tout comme est dérisoire le budget communication que le Gouvernement consacre à la sécurité routière .

Pour une communication à la hauteur

Le Ministère des finances vient de lancer une campagne de communication d'envergure pour sensibiliser les citoyens au passage à l'euro. La campagne est massive et s'étend sur une longue période. Tous les supports médiatiques, radios, télévision, presse sont utilisés. Les messages sont variés et répétés plusieurs fois par jour. Impossible d'y échapper.

La sécurité routière qui, comme le passage à l'euro concerne 60 millions d'usagers, mériterait le même effort de communication.

Si l'on veut sensibiliser, informer, former et convaincre toute une population, on ne peut pas se contenter d'une modeste campagne de deux semaines tous les trois mois.

Il y a tellement d'informations à donner, d'erreurs à corriger, de vérités à rappeler qu'il faut que chacun puisse entendre plusieurs fois les messages dans leurs diversités.

C'est la condition pour faire évoluer les mentalités et les comportements.