Apprentissage de la conduite :

Les limites et les risques du bachotage !

Nous avons vu, dans la précédente rubrique, que les dangers de la circulation routière étaient beaucoup plus liés à des fautes de comportement qu'à un manque de compétence ou d'habileté dans la conduite.

Pour parler clair, quand un conducteur grille un feu rouge, ce n'est pas parce qu'il ne connaît pas la règle, c'est, le plus souvent, parce qu'il refuse délibérément de l'appliquer.

Or le système de formation à  la conduite, depuis le passage en auto-école jusqu'à l'examen du permis de conduire, est orienté vers l'apprentissage d'une technique (savoir manœuvrer un véhicule), et l'enseignement du code de la route  (connaître les règles). Il n'est pas du tout adapté à l'éducation des comportements.

De plus l'attrait du papier rose et la concurrence entre les écoles de conduite dans un système libéral, font que celles-ci sont tentées de pratiquer un enseignement exclusivement orienté vers l'obtention au moindre coût du parchemin si précieux. Pourquoi donner plus si ce n'est pas utile pour le permis ?

Une meilleure éducation des comportements passe par une réforme du permis de conduire

On ne peut certainement pas demander aux auto-écoles de réussir en quelques vingt ou trente heures de leçons ce que dix huit ans d'éducation n'ont pas réussi à obtenir.

Le respect des autres, le respect de la règle s'apprennent tout au long d'une vie, dans la famille d'abord puis à l'école, puis dans les diverses activités par l'apprentissage de la vie sociale.

Les auto-écoles ne peuvent pas tout corriger mais elles ne peuvent pas se dédouaner de cette responsabilité. Elles font partie intégrante de ce parcours citoyen ou l'apprenti conducteur doit aussi apprendre à se bien conduire sur la route.

L'examen au permis de conduire doit également être aménagé pour s'assurer que le candidat non seulement connaît la règle mais qu'il est en mesure de la justifier et qu'il s'engage à la respecter.

Parmi les connaissances qui renvoient à la responsabilité du futur titulaire du permis, devraient figurer les points suivants : 

• nombre des accidents, lieux où ils se produisent le plus souvent,
• principales causes ,
• conséquences des accidents (blessures, handicaps, deuils et détresse des familles et des amis)
• effets de l'alcool, de la fatigue et de la drogue,
• risques et effets de la vitesse, distances de freinage et d'arrêt, violence du choc etc. ,
• sanctions encourues en cas d'infraction.

Permis probatoire

L'idée d'un permis probatoire fait son chemin. Au bout d'une période de deux ans, il ne serait confirmé que sous certaines conditions : absence de contravention et d'accident où sa responsabilité est engagée, rendez-vous pédagogique dans une auto-école, éventuellement nouvel examen destiné à juger de l'aptitude à se bien comporter sur la route.

Nous verrons prochainement les mesures déjà envisagées et quelques propositions nouvelles pour améliorer l'enseignement de la conduite et la qualité du permis de conduire.