L'examen actuel

Tel qu'il est conçu l'examen du permis de conduire vise davantage à évaluer l'aisance du candidat et son aptitude à déplacer son véhicule qu'à juger de sa disposition à bien respecter les règles.

Une recommandation très officielle destinée aux inspecteurs du permis de conduire peut inquiéter tant elle parait indulgente à l'égard d'un candidat. C'est la disposition qui invite les inspecteurs « à tolérer des erreurs pouvant être graves mais n'ayant pas mis immédiatement en cause la sécurité des autres usagers ».. Ceci est la porte ouverte à l'acceptation de comportements pouvant être dangereux mais sans avoir causé d'accidents. Or nous savons bien que c'est la multiplication des comportements à risque qui tôt ou tard conduit à l'accident. Même après une faute grave, l'accident n'est jamais sûr mais la probabilité qu'il survienne augmente.

Améliorations envisagées

Afin de donner plus de facilité aux inspecteurs pour juger les candidats, il est prévu pour la fin 2003 :

• augmentation de la durée de l'examen pratique portée de 22 à 35 minutes
• création d'une interrogation orale sur l'entretien et la sécurité du véhicule
• dispositions en vue de favoriser les établissements ayant de bons taux de réussite aux examens.

Propositions pour l'avenir.

C'est l'amélioration de l'examen au permis de conduire et la modification du statut du permis qui permettront en grande partie de tirer vers le haut le niveau de l'apprentissage de la conduite, celui des candidats et celui des nouveaux conducteurs.

Les mesures envisageables pourraient être les suivantes :

En ce qui concerne l'examen au permis.

- se donner les moyens de juger de l'aptitude à se bien comporter

- ne conviendrait-il pas de demander au candidat de s'engager par écrit à respecter le Code de la Route ?

En ce qui concerne le permis.

• permis provisoire pour une période de deux ans
• rendez-vous pédagogiques à prévoir au cours de cette période
• suivi post-permis à organiser (recyclage tous les 5 à 10 ans)

 En ce qui concerne la préparation au permis

• augmentation du nombre d'heures de conduite et  essais en situation de freinage d'urgence,
•  améliorer la conduite accompagnée en étant plus exigeant à l'égard des accompagnateurs.
• comme l'a suggéré un auditeur lors de la table ronde du 21 mai organisée par la Ligue sur le sujet, pourquoi ne pas envisager la gratuité de l'apprentissage de la conduite ? Savoir conduire est utile à tous et pourrait faire partie des enseignements gratuits assurés par un service public. Les contraintes financières étant supprimées, on peut espérer que  les risques de bachotage seraient réduits.

Toute mesure a un coût. Ces améliorations doivent rentrer dans le cadre de l'effort que la nation veut bien consacrer à la sécurité routière. Une meilleure formation des conducteurs est un gage important de sécurité, elle ne peut pas être négligée.