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jeudi 16 déc. | Envoyer cette page par email - Imprimer ce document | ||||||||||||||||||||||||||||
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L'effort de la nationPourquoi de mauvais résultats persistants ?En commentant les statistiques concernant les accidents de la circulation, les autorités en charge de la Sécurité Routière remarquent sur un ton éploré : « Malgré les campagnes de sensibilisation et les mesures de renforcement de la sécurité routière, le nombre des victimes de la route reste toujours élevé ». Ce « malgré » semble accréditer l'idée que de gros efforts auraient été déployés et que, par une sorte de fatalité qui s'abattrait sur notre pays, les résultats attendus ne seraient pas au rendez-vous. Si cela était le cas, la situation serait désespérée. En réalité, ce n'est pas « malgré » les efforts mais à cause de leur inconsistance que la situation reste dramatiquement bloquée. Il ne suffit pas de quelques campagnes de sensibilisation certes bien conçues mais beaucoup trop éphémères pour rééduquer et convaincre 60 millions d'usagers. Il ne suffit pas de quelques coups de menton annonçant une intensification des contrôles sans donner aux forces de l'ordre les moyens de les mener de façon persévérante, pour rétablir la légalité sur la route si massivement bafouée Le nouveau Gouvernement en est actuellement au niveau des annonces. Si la direction affichée semble bonne, attendons de voir de quelle volonté politique il entend faire preuve et quels moyens financiers il est prêt à mobiliser. Un effort dérisoirePour contrer le reproche d'immobilisme, la direction nationale de la sécurité routière a établi un rapport intitulé « l'effort de la Nation en faveur de la sécurité routière » annexé à la loi de finances 2002 et consultable sur le site Internet du ministère des finances. On y apprend la contribution de chaque ministère pour un montant total de 1,5 milliards d'euros. Voilà donc tout l' « effort » que la Nation a consenti jusque maintenant pour venir à bout d'un fléau qui tue chaque année plus de 8000 personnes et coûte à la collectivité 28 milliards d'euros. Tant que l'on n'aura pas compris le côté dérisoire des moyens jusqu'ici mis en œuvre et tant que l'on ne se sera pas décidé à investir dans la sécurité routière à la hauteur de l'enjeu, les bilans se succéderont avec de bonnes et moins bonnes années et accompagnés des commentaires désolés que nous connaissons. Nous devons nous convaincre que, contrairement à bien d'autres domaines d'intervention de l'Etat, l'argent investi dans la sécurité routière est très rentable. Doubler l'effort de la Nation, soit 1,5 milliards d'euros supplémentaires, serait amorti en un peu plus de six mois avec seulement une baisse de 10% par an du nombre des accidents. Quelle banque peut donner un retour d'investissement aussi rapide ? De plus, en quelques années, on résoudrait le problème des urgences dans les hôpitaux et celui de la pénurie d'infirmières. Enfin, les gendarmes et policiers affairés autour des accidents pourraient être libérés pour d'autres missions. Nous détaillerons, dans les prochaines rubriques, les contributions des principaux ministères.
Contribution de chaque ministère en millions d'euros
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