Le rapport dont nous avons parlé la semaine dernière « L'effort de la Nation en faveur de la sécurité routière » précise les dépenses engagées par le Ministère de la Défense dans la lutte contre l'insécurité routière. Les dépenses en 2001 se sont montées à 487 millions d'Euros dont 348 en frais de personnel, 88 en frais de fonctionnement et 51 en investissements (véhicules, éthylomètres, cinémomètres etc.)

Répartition des effectifs affectés à la sécurité routière 

• 136 pelotons d'autoroute et 24 brigades d'intervention regroupant 3912 gendarmes pour surveiller 9316 km d'autoroutes.
• 337 brigades motorisées regroupant 4110 gendarmes pour surveiller les 26500km de routes nationales et les 359000 km de routes départementales.
• 12% de l'activité des brigades territoriales soit l'équivalent de 4868 militaires.

Soit au total 13000 militaires affectés à la sécurité routière sur les 120000 gendarmes présents sur le territoire national.

On constatera au passage la curieuse répartition de ces effectifs,  30% d'entre eux étant mobilisés pour les autoroutes qui ne comptent pourtant que 6,5% des tués par accident.

Affectation des heures

Le rapport qui a pourtant un caractère très officiel puisqu'il constitue une annexe de la loi de finances pour 2002, présente une affectation des heures de présence des gendarmes assez  fantaisiste.

L'équivalent de 13000 gendarmes cela représente (35 heures par semaine et 45 semaines par an) 20 475 000 heures disponibles pour la sécurité routière.

On constate que sur un total de 20 millions d'heures théoriquement disponibles, un peu plus de 2 millions seulement sont renseignées avec un luxe de détail surprenant.

Comment se fait-il que 90% du temps des gendarmes ne sont pas renseignées ? On aimerait connaître aussi le temps passé pour sécuriser les lieux d'accidents et réaliser les enquêtes, les temps passés pour d'autres contrôles que ceux signalés (alcoolémie par exemple), le temps passé aux paperasses parfois inutiles.

Economie des contraventions

En 2000, la gendarmerie a relevé 1530000 infractions (692000 vitesse, 510000 port de la ceinture, 128000 alcoolémie positive) En admettant un coût moyen d'infraction de 150 euros (à vérifier) les recettes se montent à 230 millions d'euros, moins de la moitié du budget de la gendarmerie pour la sécurité routière. (sans tenir compte des dépenses du Ministère de la Justice.)

Ce ne sont donc pas les contraventions qui vont remplir les caisses de l'Etat comme certains s'en plaignent.

Productivité des gendarmes en matière de contrôle.

Cas précis des contrôles de vitesse : 1 579 000 heures de contrôle pour 691 588 infractions relevées soit un peu plus de 2 heures par infraction !

Nous verrons prochainement les enseignements à tirer de ces observations surprenantes