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Les
liens entre les différentes valeurs utilisables pour définir
la voiture citoyenne.
C’est une base
de données concernant 841 versions de 100 véhicules
testés par l’EuroNCAP avec le nouveau test de protection
de piétons qui a été utilisée pour faire
ces comparaisons. Il est important d’envisager les relations
qui unissent entre elles les variables « mécaniques »
et leurs relations avec d’une part la consommation des
véhicules et d’autre part des estimateurs validés
du risque, tel que le classement par les assureurs.
Les
liens entre les variables qui déterminent la vitesse maximale
des véhicules
La vitesse maximale
est déterminée par la puissance maximale du moteur, le
poids du véhicule, sa surface frontale, son coefficient de
pénétration dans l’air, et les caractéristiques
de sa transmission qui doivent être optimisées pour
utiliser au mieux la puissance maximale délivrée à
un certain régime. Nous ne possédons pas toutes ces
variables pour les véhicules étudiés, mais il
est facile de constater que la puissance est l’élément
prépondérant.
Analyse de
régression - Modèle linéaire: Y = a + b*X
------------------------------------------------------------------------------
Variable à expliquer: VMAX
Variable explicative: PUIS DIN
------------------------------------------------------------------------------
Paramètre
Estimation Erreur type T Proba.
------------------------------------------------------------------------------
Ordonnée
142,541 1,24808 114,208 0,0000
Pente 0,379527
0,00882672 42,9975 0,0000
------------------------------------------------------------------------------
Analyse
de variance
------------------------------------------------------------------------------
Source Somme des carrés
Ddl Carré moyen F Proba.
------------------------------------------------------------------------------
Modèle
327530,0 1 327530,0 1848,78 0,0000
Résidu
148637,0 839 177,16
------------------------------------------------------------------------------
Total (Corr.) 476168,0
840
Coefficient de
corrélation = 0,829365
R-carré = 68,7847 %
R-carré (ajusté pour
les ddl) = 68,7475 %
Estimation de l'écart-type du
résidu = 13,3102
Erreur absolue moyenne = 10,3558
Test de Durbin-Watson = 0,556123
(P=0,0000)
Autocorrélation résiduelle
d'ordre 1 = 0,720868
Du fait de la
croissance non linéaire des besoins en puissance pour
accroître la vitesse, il est possible d’améliorer
encore la corrélation entre les deux variables en utilisant
une fonction fondée sur la puissance affectée d’un
exposant inférieur à 1. Elle accroît le
coefficient de corrélation de 0,83 à 0, 87
Régression
simple - VMAX en fonction de PUIS DIN
Analyse de
régression - Modèle multiplicatif: Y = a*X^b
------------------------------------------------------------------------------
Variable à expliquer: VMAX
Variable explicative: PUIS DIN
------------------------------------------------------------------------------
Paramètre
Estimation Erreur type T Proba.
------------------------------------------------------------------------------
Ordonnée
3,84354 0,0271326 141,658 0,0000
Pente 0,292901
0,00562522 52,0693 0,0000
------------------------------------------------------------------------------
NOTE: ordonnée
à l'origine = ln(a)
Analyse
de variance
------------------------------------------------------------------------------
Source Somme des carrés
Ddl Carré moyen F Proba.
------------------------------------------------------------------------------
Modèle
9,84436 1 9,84436 2711,21 0,0000
Résidu
3,0464 839 0,00363098
------------------------------------------------------------------------------
Total (Corr.) 12,8908
840
Coefficient de
corrélation = 0,873886
R-carré = 76,3676 %
R-carré (ajusté pour
les ddl) = 76,3394 %
Estimation de l'écart-type du
résidu = 0,0602576
Erreur absolue moyenne = 0,0456145
Test de Durbin-Watson = 0,471227
(P=0,0000)
Autocorrélation résiduelle
d'ordre 1 = 0,762738
L'équation du
modèle ajusté est
VMAX =
46,6905*PUIS DIN^0,292901
ou
ln(VMAX) =
3,84354 + 0,292901*ln(PUIS DIN)
Comme la valeur de
la probabilité dans le tableau de l'ANOVA est
inférieure à 0.01, il y
a un ajustement statistiquement significatif
entre VMAX et PUIS DIN au niveau de
confiance de 99%.
La statistique de
R-carré indique que le modèle ajusté explique
76,3676% de la variabilité
dans VMAX après transformation
logarithmique pour linéariser
le modèle.
Liens
entre consommation, puissance maximale, type de carburant, poids et
vitesse maximale.
Ces relations sont
particulièrement intéressantes, car elles mettent en
évidence l’absurdité de la production de voitures
inutilement puissantes et lourdes même dans des conditions
d’usage normalisées qui ne leur permettront pas
d’utiliser toutes leurs possibilités. Nous savons que le
cycle urbain normalisé utilisé pour mesurer la
consommation est loin de représenter les résultats
d’une conduite sportive. C’est à l’opposé
un cycle correspondant à un usage très « paisible »
d’un véhicule. Malgré ces caractéristiques
de la norme, la consommation en ville est directement déterminée
par la puissance maximale du véhicule, le type de carburant
utilisé et son poids.
Nous avons montré
la force de la relation entre la vitesse maximale d’un véhicule
et sa puissance maximale (coefficient de corrélation de 0,87).
Il est important de mettre également en évidence les
relations entre plusieurs variables dont la combinaison détermine
la consommation. Expliquer la consommation en cycle urbain par la
puissance maximale, la vitesse maximale, le poids total autorisé
en charge et le type de carburant utilisé peut se faire en
calculant une régression multiple à partir de ces
variables. Cette méthode simple montre que 89% de la variance
de la consommation peut être expliquée par ces quatre
variables.
Liens
entre les groupes des assureurs (SRA) et des variables caractérisant
le véhicule
Quand un nouveau
véhicule est commercialisé, SRA calcule le groupe dans
lequel il sera classé pour établir le prix à
payer pour l’assurer (prime). La formule mathématique
utilisée a été établie à partir de
données concernant un très grand nombre d’accidents,
elle produit une valeur corrélée aux dépenses
moyennes des assureurs pour un modèle donné.
Cette formule se
compose de deux grandes parties, la première déterminée
par des caractéristiques simples, le poids, la puissance, la
vitesse maximale, la seconde est une note de conception technique
variant avec les dispositifs de protection et les coûts de
réparation. La constante initiale égale à 20 n’a
pas d’autre but que d’augmenter à l’identique
pour tous les modèles la valeur finale du groupe, ce qui évite
la confusion avec l’ancienne méthode de fixation du
groupe qui produisait des valeurs variant entre 4 et 20.
Le groupe est égal à :
20 +
(27,88 x (puissance en chevaux DIN /
(masse à vide en kilogrammes + 200)) +
(1/13 x (vitesse maximale en km/h –
130)) +
(0,00283 x PTAC)
la valeur
produite par cette première partie de la formule est ensuite
multipliée par ( 1 + note de conception)
Il est nécessaire
de déterminer l’importance de la pondération par
la note de conception du véhicule. Elle est facile à
établir en calculant le groupe de nos 841 versions avec la
première partie de la formule et en le comparant à la
valeur obtenue par SRA avec la totalité de la formule. Le
coefficient de corrélation est très élevé,
indiquant une intervention très faible de la seconde partie de
la formule, tout au moins pour les véhicules courants qui sont
ceux testés par l’EuroNCAP et que nous avons utilisé
dans la présente analyse. Le coefficient peut être
beaucoup plus pénalisant pour des véhicules
« atypiques ».
Il est
utile d’analyser les relations entre le groupe des assureurs et
des variables construites à partir de données physiques
simples pouvant traduire la notion « d’agressivité »
des véhicules vis-à-vis des occupants d’autres
usagers de voitures particulières. Il faut remarquer que la
prise en compte de la vitesse dans la formule des assureurs est
intéressante par sa référence au 130 km/h qui
est la vitesse maximale autorisée sur les autoroutes en
France. C’est « l’excédent de vitesse »
par rapport à 130 qui va accroître la valeur finale du
groupe et non la prise en compte directe de la vitesse maximale en
km/h. Cette façon de procéder pénalise
particulièrement les véhicules dont la vitesse maximale
est très élevée, comme peut le faire l’élévation
de la vitesse maximale au carré dans le calcul de l’énergie
cinétique maximale. Il n’est donc pas surprenant que le
groupe des assureurs soit fortement corrélé à ½
de mv2 .
Une régression
simple entre groupe des assureurs et énergie cinétique
maximale produit un coefficient de corrélation de 0,96. Il n’y
a donc qu’une très faible différence entre les
deux variables, ce qui n’est pas surprenant. Il y a longtemps
que nous savons que les dommages produits par un véhicule
dépendent de sa vitesse maximale et de sa masse. Le lien est
de nature statistique et il est très puissant. Cela ne
signifie pas qu’un conducteur respectueux des règles et
des autres ne puisse conduire un véhicule inutilement lourd et
rapide sans excès de risque, mais que l’ensemble des
conducteurs conduisant de tels véhicules sera confronté
à un plus grand nombre de situations dans lesquelles leur
vitesse excessive dans le contexte où ils se trouvent produira
l’accident, le poids excessif de leur véhicule
provoquant des dommages importants chez les autres usagers.
Il était également
intéressant de comparer la notion de « quantité
de mouvement » au classement des assureurs. Cette quantité
égale à MV donne relativement plus d’importance à
la masse qu’à la vitesse maximale que ne le fait
l’énergie cinétique maximale. Le coefficient de
corrélation s’abaisse légèrement à
0,90 alors qu’il était de 0,96 avec l’énergie
cinétique maximale. Ce constat est en accord avec l’importance
dans la formule de SRA de la soustraction de 130 de la vitesse
maximale que peut atteindre le véhicule, avant de multiplier
cette différence par le coefficient de 1/13. Si le véhicule
peut atteindre 170 km/h, la différence est de 40, s’il
peut atteindre 210 la différence est de 80. Il y a donc eu un
doublement de l’influence de la variable vitesse pour un
accroissement de 40% de la vitesse de 170 à 210 km/h.
Ces constatations
permettent d’affirmer que l’usage de l’énergie
cinétique maximale d’un véhicule, ou du
classement de ce véhicule dans un groupe de tarification par
les assureurs, sont des procédures très proches. Nous
aurions classé et noté les véhicules avec des
résultats peu différents en utilisant l’une ou
l’autre méthode. La facilité d’usage de la
formule de calcul de l’énergie cinétique maximale
et son rôle pédagogique pour montrer l’importance
de la vitesse et du poids dans la production des dommages nous ont
fait retenir cette variable comme un bon indicateur de l’agressivité
des voitures particulières.
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