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Le
détail de nos choix.
Les quatre critères
retenus par le groupe de travail sont documentés de la façon
suivante :
Protection
des usagers de la route
Les soins aux
accidentés, les handicaps, les conséquences d’un
décès prématuré sont en grande partie
financés par la collectivité, par l’intermédiaire
des assurances et de la sécurité sociale. Eviter des
risques inutiles particulièrement destructeurs et coûteux
fait partie des attitudes citoyennes.
Protection des
occupants de la voiture
Les tests effectués dans le
cadre de l'EuroNCAP (European New Car Assessment Programme)
constituent aujourd'hui la mesure de référence en
matière de protection offerte au conducteur et aux passagers
d'un véhicule (sécurité secondaire). Ces tests
ne sont pas figés mais évoluent au cours du temps.
Actuellement, deux tests
EuroNCAP sont utilisables pour classer les véhicules :
Le choc frontal
(choc à 64 km/h contre une barrière déformable)
;
Le choc latéral (une
structure déformable heurte le côté conducteur à
50 km/h).
Des
points supplémentaires peuvent être obtenus par des
équipements spéciaux et le résultat d’ensemble
est présenté sous la forme d’une valeur
numérique. Sur son site internet (http://www.euroncap.com),
EuroNCAP indique les notes obtenues et produit également une
indication synthétique en attribuant de 0 à 5 étoiles
à un véhicule.
Les résultats des tests de
protection pouvant varier dans des proportions limitées mais
significatives en fonction principalement des motorisations
différentes équipant le même modèle de
base, nous avons retenu le nombre d’étoiles pour évaluer
cet axe. La notation est alors moins précise, mais réduit
le risque d’erreur quand elle est appliquée à des
versions non testées du même modèle de base. Pour
donner une indication sur l’importance de ce risque d’erreur,
nous avons calculé la différence de poids entre la
version testée et la version notée, elle est un bon
indicateur de l’importance des différences entre les
versions d’un modèle. Elle est exprimée sous
la forme d’un pourcentage, 12% signifie que la version notée
a un poids supérieur de 12% à celui de la version
testée.
Protection des
usagers vulnérables (piétons et deux roues)
L’EuroNCAP a développé
des tests utilisant des mannequins d’adulte et d’enfant
heurtés par l’avant du véhicule à 40 km/h.
Les mesures sont faites au niveau des jambes, des cuisses et de la
tête. La procédure actuelle a été utilisée
à partir du 1/1/2002. Elle concerne la majorité des
véhicules commercialisés. Le résultat de
l’ensemble des tests est présenté sous la forme
d’une valeur numérique disponible également sur
le site de l’EuroNCAP. Comme pour la protection des occupants,
EuroNCAP donne un classement en nombre d’étoiles, mais
aucun véhicule ne dépasse trois étoiles. Nous
faisons l’hypothèse que ce classement est valable
également pour les usagers de deux-roues en nous fondant sur
des arguments de nature biomécanique. Quand EuroNCAP réalise
des impacts expérimentaux avec une fausse tête
normalisée, les résultats obtenus peuvent être
interprétées comme des indices de protection de la
moyenne des crânes humains, mais un motocycliste est casqué
et peut subir des impacts avec des angles d’incidence
différents. Ces réserves ne mettent pas en question
l’affirmation qu’un avant de voiture peu agressif pour un
piéton sera également peu agressif pour tous les
usagers de la route non protégés par une carrosserie et
des systèmes de sécurité secondaire (ceintures,
sacs gonflables).
Protection des
occupants des autres voitures
La
citoyenneté ne pouvant se fonder sur le mépris des
autres, mais exigeant à l’inverse une conception
solidaire de la vie en groupe, un véhicule citoyen doit
minimiser le risque pour les autres usagers de voitures en cas
d’accident. La nécessité de prendre en compte la
notion d’agressivité relative entre les véhicules
est illustrée par le constat suivant produit par des études
d’accidents réels : dans le cas d’une collision
entre un véhicule de moins de 800 kg et un de plus de 1200 kg
avec un conducteur blessé et un conducteur tué, le tué
a une probabilité 25 fois plus forte d’être dans
le véhicule le plus léger (Martin et al, 2003).
Les bases du
raisonnement concernant cette notion d’agressivité sont
développées en annexe. Elles prennent en compte la
cohérence avec les règlements concernant la vitesse
maximale autorisée et la cohérence entre les masses des
différents modèles de voiture particulières. Il
est nécessaire d’éviter de mettre en circulation
des véhicules inutilement rapides dont on sait qu’ils
sont plus souvent en excès de vitesse que les autres, y
compris dans des zones limitées à 90 km/h ou en
agglomération. Il est en outre indispensable de limiter la
dérive vers des véhicules très lourds qui se
révèlent dangereusement agressifs pour les occupants de
véhicules plus raisonnables. Il serait également
possible d’agir sur la compatibilité des formes et des
structures. Les voitures particulières les plus lourdes
devraient avoir un avant dont les caractéristiques de
déformation en choc frontal réduiraient le risque de
dommages chez les occupants de véhicules légers dont la
raideur serait augmentée au prix d’un accroissement
minime de leur masse. Une telle évolution serait un progrès
important et un choc expérimental contre une barrière
spécialement conçue pour simuler un avant de véhicule
dont la compatibilité aurait été optimisée
est envisageable. Si l’EuroNCAP développe de tels tests,
nous les intégrerons à notre procédure
d’évaluation. Dans l’état actuel des
données disponibles, les critères que nous avons
retenus pour définir l’agressivité sont :
la masse : elle commande la
variation de vitesse respective de deux véhicules lors d’une
collision, et donc le niveau de risque d’être blessé
ou tué (gravité des conséquences de la
collision) ;
la vitesse maximale : elle va
influer sur le risque de collision (accidentalité) en
incitant à exploiter toutes les capacités d’une
motorisation inutilement puissante dans toutes les configurations de
circulation. Une vitesse maximale très élevée
caractérise le niveau d’inadaptation d’un
véhicule à une réglementation qui interdit de
dépasser 130 km/h sur les voies les plus rapides.
Nous
avons comparé les différentes méthodes validées
utilisées pour caractériser l’aptitude d’un
véhicule à produire des dommages chez des tiers. La
formule utilisée par une grande partie des sociétés
d’assurances provenant d’études d’un
organisme spécifiquement dédié à
l’évaluation des risques (« Sécurité
et réparation automobile » : www.sra.asso.fr)
est particulièrement intéressante, puisqu’elle a
été établie pour obtenir une bonne concordance
entre les dommages produits par un modèle de véhicule
et le bilan réel des dépenses assumées par les
sociétés d’assurances pour ce véhicule. Le
classement par SRA étant très proche de celui obtenu en
ne tenant compte que de l’énergie cinétique
maximale du véhicule (1/2 mv²), c’est cette formule
simple qui a été retenue pour définir l’aptitude
à réduire le risque pour les autres automobilistes (la
description de la formule de SRA et les comparaisons entre ses
résultats et l’énergie cinétique maximale
sont présentées dans les annexes).
Protection de
l'environnement
Les rejets de dioxyde de carbone
(principal gaz à effet de serre) constituent aujourd'hui un
problème environnemental majeur et mal maîtrisé.
Des progrès ont été faits sur le rendement des
moteurs, mais au lieu de les consacrer à la réduction
de la consommation à masse constante, ils n’ont servi
qu’à compenser l’accroissement de la masse des
véhicules et à leur assurer une vitesse maximale plus
élevée.
Afin
de favoriser des véhicules respectueux de l'environnement et
économes en termes de consommation de carburant, nous
utilisons les données de l’UTAC sur la consommation des
véhicules. L'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise
de l'Energie (ADEME) s’appuie sur ces données pour
présenter un classement (CarLabelling) qui indique, pour
chaque modèle/version de véhicule, les émissions
de CO2 (http://www.ademe.fr).
Les cycles définis pour
mesurer la consommation dans une agglomération, hors
agglomération et dans un parcours mixte ont une
représentativité discutée. Ce fait a une
importance secondaire quand on réalise un classement,
cependant les différences observées ne sont pas
négligeables et nous avons retenu la consommation en cycle
urbain pour notre notation car les rejets de gaz en agglomération
ajoutent un effet nocif local à l’effet planétaire
lié à l’accroissement de l’effet de serre.
L’émission de dioxyde de carbone dans un cycle théorique
mixte étant une référence internationale qui est
appelée à prendre une place importante dans les
comparaisons, nous l’indiquons dans nos tables. Elle a
l’inconvénient de ne pas être disponible
actuellement pour tous les véhicules dans les trois cycles de
consommation.
Le groupe a longuement débattu
des comparaisons entre les inconvénients respectifs des
moteurs alimentés en essence et ceux utilisant du gazole.
Fallait-il pénaliser les moteurs diesel émettant des
particules productrices de dommages au niveau de l’appareil
respiratoire, et une plus grande quantité d’oxydes
d’azote contribuant à la production d’ozone sous
l’influence des rayons ultra-violets ? A l’opposé
fallait-il prendre en compte le fait que les diesels ont dans
l’ensemble un rendement plus élevé que les
moteurs à essence et produisent donc moins de dioxyde de
carbone pour la même quantité d’énergie
produite ? Ce problème a été compliqué
par l’apparition de filtres à particules et de
dispositifs complexes piégeant les oxydes d’azote ou les
détruisant par catalyse. L’évaluation du résultat
final est rendue difficile par l’opacité scandaleuse qui
domine ce problème. Les résultats de l’ensemble
des mesures effectuées ne sont pas publiés, à
l’exception de la production de dioxyde de carbone alors qu’ils
pourraient constituer un élément important pour
déterminer le choix des usagers.
Dans cette situation comportant des
imprécisions et des évolutions rapides, notre
conclusion a été que tout en reconnaissant au moteur
diesel le bénéfice de la réduction de l’effet
de serre, qui s’exprime aussi bien par les valeurs de
consommation de carburant que par l’émission de dioxyde
de carbone mesurée, il fallait pénaliser les diesels
non équipés de filtres à particules durant la
période où l’usage de ces filtres n’est pas
obligatoire. Les filtres à particules pouvant être
optionnels, nous avons retenu une méthode simple pour noter
leur absence, la soustraction d’un point à la note
finale (ou de quatre points à la note de protection de
l’environnement exprimée sur 20) quand le véhicule
diesel n’est pas équipé d’un tel filtre.
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